Pourquoi procrastinons-nous ? Découvrez les surprenantes explications scientifiques !

« Pourquoi réaliser aujourd’hui ce que l’on pourrait tout aussi bien faire demain ? » Cette question semble guider les procrastinateurs. Cette tendance à repousser indéfiniment les tâches peut devenir problématique lorsqu’elle est récurrente, entraînant des retards dans le milieu professionnel, dans les obligations domestiques ou encore dans la gestion des documents administratifs.

Pour approfondir notre compréhension de la procrastination, une équipe composée de chercheurs de l’Inserm, du CNRS, de Sorbonne Université et de l’AP-HP, basés à l’Institut du Cerveau à Paris, a rassemblé 51 participants. Pour commencer, ces derniers devaient évaluer l’attrait de diverses récompenses (comme recevoir des fleurs ou un gâteau) et l’ampleur de différents efforts (faire des exercices physiques, retenir un numéro…). Les scientifiques leur ont ensuite demandé s’ils préféraient recevoir une petite récompense immédiatement ou attendre pour une plus conséquente, et pareillement pour les efforts.

Un calcul cérébral entre coûts et bénéfices des activités

Ensuite, les participants avaient le choix entre fournir un effort le jour même pour obtenir directement la récompense, ou différer l’effort au lendemain et attendre pour la récompense. Troisièmement, à leur domicile, ils devaient remplir divers formulaires complexes et les retourner dans un délai d’un mois pour recevoir une compensation pour leur participation. Pendant ces tests, l’activité cérébrale des sujets était enregistrée par IRM.

Les résultats de ces expériences ont révélé plusieurs aspects : premièrement, la décision de procrastiner est influencée par le cortex cingulaire antérieur, une zone spécifique du cerveau. « Cette région est chargée de réaliser un calcul coût-bénéfice, en prenant en compte les efforts et les récompenses liés à chaque choix« , expliquent les chercheurs.

De plus, il semble que plus une échéance est éloignée, moins l’effort semble important et moins la récompense semble attrayante. « La procrastination pourrait résulter spécifiquement de l’impact du délai sur l’évaluation des tâches qui nécessitent un effort. En d’autres termes, elle pourrait s’expliquer par la tendance de notre cerveau à sous-évaluer les coûts plus rapidement que les bénéfices« , analysent les chercheurs. Gardez cela à l’esprit la prochaine fois que vous serez tenté de reporter vos tâches ménagères à plus tard.